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Ferme d’élevage JP Sons

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage JP Sons
Pays États-Unis
Région Comté de Russell, Kansas
Type de prairie Prairie mixte
Nbre de têtes de bétail 5 000
Hectares 2 833
Langue Anglais
Date de modification Mai 2015

Dans le cadre du projet, l’objectif de la ferme d’élevage JP Sons consistait à améliorer l’écosystème de prairies aux fins du broutage du bétail et pour le bien des espèces sauvages. Le projet vise 618 hectares de la ferme, qui est située dans la partie sud du secteur d’intervention formé par les prairies du secteur d’intervention  centre-nord du programme Partners for Fish and Wildlife (Partenariat pour les ressources halieutiques et fauniques) du US Fish and Wildlife Service (USFW, Service des pêches et de la faune des États-Unis). Le site se trouve près du réservoir Wilson, dans une zone de hautes plaines où les effets de la fragmentation se font sentir et où les espèces ligneuses empiètent sur l’habitat d’autres plantes.

Par exemple, le genévrier de Virginie (Juniperus virginiana) est une espèce ligneuse indigène très envahissante qui empiète sur l’habitat des autres plantes en l’absence de feu ou d’incendie. La majeure partie de la moitié ouest des grands pâturages libres du Kansas n’a jamais fait l’objet de brûlages périodiques depuis le peuplement du territoire, donnant libre cours au genévrier de Virginie, qui est en train d’envahir rapidement des centaines de milliers d’hectares, voire plus.

Aux fins du projet, le propriétaire a mis en œuvre des pratiques de rétablissement telles que l’enlèvement d’arbres, le brûlage dirigé et la gestion du broutage. Précisons que les genévriers de Virginie ont été enlevés à l’aide de moyens mécaniques, par taillage ou sciage, ce qui a favorisé le rétablissement des plantes indigènes de prairie, contribué à réduire l’érosion des sols, amélioré le cycle hydrologique, rétabli l’habitat des espèces de prairies et de milieux humides, et rehaussé la qualité de l’eau sur la propriété et en aval. Par ailleurs,pour 2015, la ferme prévoit procéder à des brûlages dirigés, instaurer un régime de pâturage en rotation comportant la division de la prairie en six enclos délimités par des clôtures transversales, ainsi que l’ajout de conduites d’alimentation en eau et de réservoirs d’eau.

Précisons que la mise en œuvre de ces pratiques bénéfiques comporte également des avantages pour des espèces aviaires comme le tétras des prairies,le bruant sauterelle, le dickcissel d’Amérique, le hibou de marais, la maubèche des champs, le colin de Virginie et le pic à tête rouge. En outre, elle présente des avantages indirects pour des espèces migratrices de sauvagines et d’oiseaux de rivage ainsi que pour de nombreuses espèces de poissons.

Les partenaires dans le cadre de ce projet étaient la Commission de coopération environnementale de l’Amérique du Nord, la Kansas Grazing Lands Coalition (Coalition pour les pâturages du Kansas), le Natural Resources Conservation Service (Service de conservation des ressources naturelles) du ministère de l’Agriculture des États-Unis, et le US Fish and Wildlife Service (USFW, Service des pêches et de la faune des États-Unis).

Ferme d’élevage Lujo Barato

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage Lujo Barato
Pays Mexique
Région Municipalité de Ascensión, État de Chihuahua
Type de prairie Prairie arbustive semi-aride et pâturages halophytes
Nbre de têtes de bétail 220
Hectares 6 762
Langue Espagnol
Date de modification Août 2015

Dans le cadre du projet, l’adoption de pratiques de gestion bénéfiques par la ferme d’élevage Lujo Barato visait à renforcer les infrastructures de l’exploitation afin d’améliorer le régime de broutage et l’état des pâturages, pour en fin de compte bonifier l’habitat des espèces fauniques qu’on y trouve. Après avoir parcouru la propriété, on a décidé de lancer le projet dans la parcelle El Sapo, cette dernière étant visible depuis la route et facile d’accès. Il y avait dans cette parcelle clôturée suffisamment de fourrage pour nourrir le bétail durant trois mois ainsi que de l’eau, plus précisément dans une lagune et deux retenues d’eau. Cependant, l’eau et le fourrage ont été épuisés, et il a fallu déménager le projet dans la parcelle El Águila, où on allait pouvoir obtenir de meilleurs résultats.

On a d’abord déterminé la capacité de charge du site, analysé sa couverture végétale, et fait des projections adéquates quant aux infrastructures nécessaires et au régime de pâturage souhaité, puis on a planifié le broutage dans la parcelle El Águila. À cette fin, on a construit de nouveaux enclos, nommément un de 25 hectares et 24 enclos permanents de 100 m x 860 m (chacun d’une superficie approximative de 8,6 hectares) qu’on a par la suite subdivisés en plus petits enclos ceints par des clôtures électriques portatives afin de pouvoir augmenter le chargement en bétail. À l’heure actuelle, l’éleveur investit ses ressources personnelles afin d’assurer l’acheminement de l’eau jusqu’aux nouveaux enclos au moyen de tuyaux. Mentionnons que des panneaux solaires ont été installés pour faire alimenter les clôtures électriques qui subdivisent les enclos.

En ce qui concerne la couverture du sol, on a établi qu’elle est formée à 44,8 % d’humus, et à 29,6 %, de roche, et que 25,6 % de la superficie correspondait à un sol entièrement nu. Le couvert végétal se compose de végétation broussailleuse à 34,8 %, et il n’y a pas de surface recouverte d’herbes. La production fourragère est de 276,6 kg par hectare. Précisons que si une unité animale consommait 50 % du fourrage, il faudrait 35,94 hectares pour nourrir un animal pendant une année complète.

Ferme d’élevage Perrin

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage Perrin
Pays Canada
Région Beechy, Saskatchewan
Type de prairie Prairie mixte
Nbre de têtes de bétail 450 paires vache-veau; 100 génisses de relève
Hectares 5 058
Langue Anglais
Date de modification Août 2015

L’exploitation Perrin Ranching 1990 Ltd. est une ferme d’élevage exploitée depuis quatre générations par la même famille et située dans le sud-ouest de la Saskatchewan, près de Beechy. Avec leur fils Coy et son épouse Laura-Lie, Reg et Shannon Schellenberg dirigent cette exploitation commerciale de naissage (production vache-veau). La propriété comporte presque 12 500 acres (5 058 hectares) formés à 90 % de parcours naturels indigènes. Depuis toujours, la famille Schellenberg tire fierté de ce décor naturel d’origine et, comme les générations précédentes, les exploitants actuels gèrent avec rigueur le broutage de leur bétail, de façon à protéger la biodiversité et la santé des écosystèmes. Des pâturages et des secteurs riverains sains et productifs, de l’eau propre et une faune abondante témoignent de cette gestion rigoureuse.

En ce moment, la ferme exploite un troupeau de 450 têtes de bovins ayant la race Black Angus comme base génétique, base qu’on a élargie par des croisements avec la race Simmental afin de tirer profit de la vigueur des hybrides. En outre, les Schellenberg accueillent tous les hivers près de 100 génisses de relève dont certaines sont vendues au printemps ou à l’automne, les autres étant gardées comme bêtes de relève et intégrées au troupeau.

La ferme d’élevage Perrin a une longue histoire de collaboration avec des groupes voués à la conservation, par exemple Canards illimités Canada, avec lesquels elle a conclu des ententes visant l’instauration de périodes de broutage différée sur certains pâturages pour assurer la conservation des habitats de nidification de la sauvagine. La ferme a aussi mis en oeuvre ses propres pratiques de gestion bénéfiques, notamment des travaux d’aménagement hydraulique et l’installation de clôtures transversales, afin d’améliorer sa gestion du broutage dans les pâturages. Les propriétaires ont accordé une attention particulière à leur plan de broutage, en vertu duquel il y a alternance de la saison de consommation dans les pâturages, de manière à ce que ces derniers ne soient pas broutés en même temps tous les ans. Pendant la période du broutage, on surveille les pâturages de près afin de déterminer à quel moment il faut déménager le troupeau. On utilise également du sel et des aliments minéraux pour attirer le bétail vers les hautes terres et les secteurs sous-utilisés des pâturages.

Les Schellenberg reconnaissent que, à l’instar des pratiques employées sur leur ferme par les générations qui les ont précédés, les pratiques qu’ils utilisent maintenant assurent l’avenir des générations à venir, la famille s’efforçant de veiller à la santé et à la productivité de la terre et de l’eau sur leur propriété pour bien des années encore. La viabilité économique de la ferme a persisté au fil des ans : à preuve, elle a bien traversé les années de difficultés économiques qui ont suivi l’épisode de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou maladie de la vache folle, laquelle a forcé de nombreuses exploitations canadiennes à fermer leurs portes.

Le projet consistait en l’installation d’une clôture transversale dans l’un des plus grands pâturages indigènes de la ferme. Ce dernier comporte cinq sections (3 200 acres ou 1 295 hectares), et il y avait longtemps temps qu’on prévoyait y installer une clôture secondaire afin d’exercer un meilleur contrôle sur la fréquence, l’intensité et la durée des broutages. Longue d’environ deux milles (environ 3,22 km), la clôture installée divise le pâturage en deux parties : le secteur nord et le secteur sud, le premier faisant à peu près 1 760 acres (712 ha) de long, et le second, environ 1 440 acres (583 ha). On trouve de part et d’autre au moins trois très grands étangs-réservoirs, ainsi que des lacs ou des sources, ce qui assure la disponibilité de l’eau des deux côtés.

En septembre 2014, on a procédé dans ce pâturage à une évaluation de la santé des parcours (à deux endroits de chaque côté de la clôture) avec l’aide de professionnels en la matière de la région. De façon générale, le côté sud du pâturage est surutilisé pour le broutage des bêtes, et le secteur s’avère sous-utilisé à cet égard. Selon les évaluations, le pâturage est en bonne santé du côté nord, et il en va de même pour le côté nord, mais on y note certains problèmes. Cet état de fait est en grande partie attribuable à la présence d’une végétation saine, de nombreuses communautés végétales formées d’espèces très variées et réparties en plusieurs couches, d’une litière abondante et d’une quantité minime de mauvaises herbes envahissantes. Il découle également d’un cycle hydrologique bien réglé et de la protection du sol, ainsi que d’une érosion du sol qui est minime, voire inexistante, de la quasi absence de sol nu et de zones riveraines en bonne santé. L’état de santé de ce pâturage résulte directement de bonnes pratiques en matière de broutage, notamment l’instauration de taux de charge adéquats. Les Schellenberg savent que les superficies disponibles sur leurs terres pourraient supporter des charges de bétail plus importantes, mais leurs plans de broutage antérieurs prévoyaient la mise en oeuvre de mesures drastiques de protection contre la sécheresse visant à assurer des rémanents suffisants en cas de sécheresse.

Les ressources hydriques sont bien réparties et facilement accessibles pour le bétail. Les propriétaires ont continué d’aménager des étangs-réservoirs artificiels et des sources d’eau au fil des ans, et ils ont installé des systèmes d’abreuvement à distance afin de les protéger et d’assurer de l’eau propre pour le bétail. Dans bien des pâturages, la configuration du terrain retient l’eau de ruissellement et l’excédent d’eau se retrouve dans les nombreux marécages et lacs, ce qui accroît l’eau disponible et contribue à alléger la pression exercée sur les parcours naturels quand pousse la spartine pectinée.

À la ferme Perrin, la biodiversité se manifeste de bien des façons. Les plantes ne sont pas la seule communauté extrêmement diversifiée. Plusieurs espèces fauniques y ont également leur habitat, par exemple le wapiti, le cerf mulet, le cerf de Virginie, l’antilope, l’orignal, le coyote, le blaireau, le castor et bien d’autres espèces d’animaux et d’oiseaux. Une telle abondance d’espèces indique que la ferme a su créer d’excellents habitats.

Le projet a pris fin au début du printemps 2015. Au cours des années à venir, on en surveillera les résultats en évaluant la santé des parcours, de façon à en maintenir, voire à en améliorer la santé.

Pour la saison qui vient (2015), les Schellenberg pensent commencer au début de juin le broutage dans le secteur nord, où ils mettront à brouter 350 paires vache-veau. Cette partie du pâturage a été généralement sous-utilisée pour le broutage des bêtes, mais il est prévu que le bétail reste du côté nord jusqu’à la mi-juillet ou la fin de ce mois. Le broutage fait toujours l’objet d’une surveillance étroite, et le bétail sera déménagé plus tôt ou plus tard, selon les besoins. Une fois terminé le broutage dans le secteur nord, on emmènera les 350 paires dans d’autres pâturages de la propriété, puis on l’amènera brouter dans le secteur sud en septembre 2015, pour peu de temps (de deux à quatre semaines). Le côté sud a été davantage brouté, alors en reportant le broutage à ce moment-là, on accordera aux plantes une période de repos qui durera toute la saison de croissance et on ne soumettra le secteur qu’à une courte période de broutage durant l’automne. En vue de 2016, les Schellenberg comptent évaluer l’état de leurs pâturages à l’automne 2015 et fonder leurs décisions quant à la saison de broutage 2016 sur les résultats de cette évaluation.

Ferme d’élevage Pilgrim

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage Pilgrim
Pays États-Unis
Région Comté de Chase, Kansas
Type de prairie Prairie d’herbes hautes
Nbre de têtes de bétail S/O (exploitation de pâturage à forfait)
Hectares 485
Langue Anglais
Date de modification Mai 2015

Le site du projet réalisé sur la ferme d’élevage Pilgrim consiste en une prairie d’herbes hautes de 28 hectares située dans l’aire de conservation patrimoniale Flint Hills du US Fish and Wildlife Service (USFW, Service des pêches et de la faune des États-Unis) et se trouve également dans le secteur d’intervention Flint Hills du programme Partners for Fish and Wildlife (Partenariat pour les ressources halieutiques et fauniques) de ce même service. Le site est envahi par le chiendent à balai, une espèce de graminée non-indigène de saison chaude dont il est difficile de contrôler la croissance et qui peut supplanter les espèces indigènes d’herbes et de plantes herbacées non graminoïdes de saison chaude. En outre, le site jouxte une vaste étendue non fragmentée de prairie d’herbes hautes indigènes qui risque de perdre de sa diversité végétale si elle est envahie par le chiendent à balai.

Le projet visait avant tout à éliminer le chiendent à balai en deux applications de l’herbicide Imazapyr (dans une proportion de 0,25/lb/acre) dans le but d’éradiquer cette herbe non indigène sans complètement éliminer les espèces indigènes d’herbe. Dans un premier temps, on a procédé au brûlage du site au printemps 2015. Puis, en juin de cette même année, on y a pulvérisé l’Imazapyr. Enfin, on a fait une pulvérisation localisée sur les clôtures et le long de ces dernières afin d’éviter que le chiendent à balai se répande aux grandes prairies indigènes avoisinantes, par encore touchées par l’invasion.

On a effectué des transects avant la première pulvérisation d’herbicide afin d’évaluer les chances de succès de l’opération, repérant toute érosion susceptible de découler de l’éradication du chiendent à balai, s’assurant de l’émergence d’herbes indigènes et vérifiant s’il restait des espèces envahissantes d’herbes après l’opération. Une seconde pulvérisation est prévue pour le printemps  2015 et devrait être précédée d’un brûlage dirigé, dans la mesure où la quantité de fumée toujours présente le permet.

Dans le cadre du projet, les partenaires sont la Commission de coopération environnementale de l’Amérique du Nord, le Kansas State Research and Extension  (Service de recherche et de vulgarisation du Kansas), la Kansas Grazing Lands Coalition (Coalition pour les pâturages du Kansas) le Natural Resource Conservation Service (Service de conservation des ressources naturelles) du ministère de l’Agriculture des États-Unis ainsi que le US Fish and Wildlife Service (USFW, Service des pêches et de la faune des États-Unis). On espère que les efforts déployés permettront de trouver une technique pour empêcher que les prairies d’herbes indigènes du Kansas soient envahies par le chiendent à balai.

Ferme d’élevage Plan de Álamos

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage Plan de Álamos
Pays Mexique
Région Municipalités de Villa Ahumada et de Chihuahua, État de Chihuahua
Type de prairie Pâturages touffus et pâturages halophytes
Nbre de têtes de bétail 800
Hectares 12 000
Langue Espagnol
Date de modification Août 2015

Située dans les vallées centrales de l’État de Chihuahua, où l’on trouve les dernières vallées sans terres cultivées de ce dernier, la ferme d’élevage Plan de Álamos fait partie de la région terrestre prioritaire appelée « Pastizales de Flores Magón y Sierra del Nido ». Dans le cadre du projet de collaboration lancé pour la conservation des prairies par les organismes Rocky Mountain Bird Observatory et IMC Vida Silvestre, la ferme reçoit le soutien de la Commission de coopération environnementale (CCE) et de la National Fish and Wildlife Foundation (Fondation nationale pour les pêches et la faune) des États-Unis.

L’élevage constitue la principale activité de l’exploitation, qui élève 800 bovins dont 120 sont de race Hereford, le reste se composant de bétail commercial. Outre l’élevage, la ferme s’adonne également à la culture des noyers (arbre de la noix de pacane) sur un terrain de 30 hectares, ainsi qu’un petit vignoble et un pré de luzerne de 100 hectares qui produit du fourrage pour l’engraissement des bêtes.

Le propriétaire de la ferme, Alberto Terrazas, appartient à une famille qui pratique l’élevage depuis plus de 100 ans. Actif et enthousiaste, il met constamment en œuvre sur sa propriété des projets de gestion des pâturages et de conservation du sol et de l’eau. Sa priorité réside dans la conservation des pâturages, en particulier ceux formés d’espèces d’arbustives indigènes, mais il a aussi réalisé à titre personnel diverses expériences en matière de contrôle des arbustes ainsi que de réensemencement et de constitution de banques de semences visant des espèces de pâturages touffus telles que le boutelou grêle (Bouteloua gracilis).

Un ruisseau semi-permanent traverse la ferme Plan de Alamos, dont la topographie est très variée. L’exploitation est située dans une région qui revêt une grande importance pour la préservation de la biodiversité des prairies. On y trouve cinq types d’écosystèmes : un marécage, une zone riveraine, un pâturage halophyte, un pâturage touffu où croît le mesquite et le mimosa épineux, un matorral désertique et un pré touffu parsemé de chênes. Une grande diversité d’espèces d’oiseaux y trouvent un habitat, et le lieu correspond à un corridor écologique pour des espèces locales d’intérêt, par exemple le jaguarondi(ou chat loutre) et l’ours noir.

Dans les pâturages de la ferme Plan de Álamos, on observe trois principales menaces sur le plan écologique : 1) l’envahissement par le mesquite et d’autres espèces arbustives comme le mimosa épineux (Acacia constricta); 2) l’envahissement par une espèce d’éragrostide (Lehmann Lovegrass); 3) le manque d’espèces indigènes vivaces de graminées touffues. Ces trois facteurs affectent l’industrie de l’élevage, donne du fourrage de piètre qualité et ont pour effet de fragmenter l’habitat d’espèces fauniques indigènes.

La ferme, qui est en train de se convertir au pâturage en rotation, gère trois troupeaux de bétail répartis dans 40 enclos. La capacité de charge est actuellement modérée, soit de 14 hectares par unité animale (ha/UA), mais l’exploitation veut instaurer un régime de pâturage en rotation dans 61 enclos et à avoir un seul troupeau à gérer.

En vertu du plan de gestion intégrale des pâturages dont on a convenu avec la ferme, 13 rampes de fuite ont été installées dans les bassins d’eau pour éviter que les oiseaux se noient, et on a aménagé trois nids artificiels pour le faucon à ventre noiret installé six kilomètres de clôtures (en évitant de nuire à la faune) pour diviser les enclos. Mentionnons en outre qu’on veut délaisser l’utilisation des retenues d’eau et qu’on a déjà construit deux bassins avec abreuvoir, chacun ayant une capacité de 20 000 litres. On a également installé trois kilomètres de conduits à usages multiples, plus précisément 1,5 km de conduits de deux pouces (un peu plus de 5 cm), le reste se composant de conduits d’un pouce (2,54 cm). Quant à la végétation, précisons que 180 hectares de mesquite et 70 hectares de mimosa épineux (Acacia constricta) ont fait l’objet d’une gestion particulière et qu’on a réduit leur population, parvenant à éliminer 80 % de la couverture arbustive de ces espèces envahissantes.

La stratégie de gestion relative au mesquite et à d’autres espèces arbustives envahissantes consiste à élargir les zones de pâturages ouverts, de façon à les relier entre elles pour agrandir l’habitat d’oiseaux tels que l’aigle royal, le faucon à ventre noiret la buse de Swainson. Enfin, en procédant au déboisement des formations de mesquite, on favorise la rétention de l’eau de pluie ainsi que la croissance d’herbes et de broussailles dont la présence est bénéfique.

Ferme d’élevage San Blás

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage San Blás
Pays Mexique
Région Municipalité d’Ascensión, État de Chihuahua
Type de prairie Matorral semi-aride et pâturages halophytes
Nbre de têtes de bétail 420
Hectares 9,566
Langue Espagnol
Date de modification Août 2015

La mise en œuvre de pratiques de gestion bénéfiques sur la ferme San Blás visait à améliorer le système de pâturage et l’état des pâturages en vue de rehausser en fin de compte l’état de l’habitat de la faune locale. Avant le début du projet, l’exploitation comptait dix enclos, mais leur taille et le manque d’eau dans ces derniers ainsi que leur taille rendait difficile le pâturage en rotation. Pour cette raison, on a investi dans les infrastructures nécessaires à l’instauration de nouveaux enclos et d’abreuvoirs supplémentaires. Pour la mise en œuvre des pratiques bénéfiques, on a choisi la parcelle clôturée El Vallecillo, dont la superficie est de 2 962 hectares. Aux fins du plan de pâturage, on a estimé sa capacité de charge, examiné sa couverture du sol, installé les infrastructures requises et instauré le système de pâturage établi.

Pour sélectionner le meilleur site à diviser en enclos, on a parcouru la propriété et établi dans l’endroit choisi un régime de pâturage visant 13 enclos ceints par des clôtures électriques. Aux fins de sa mise en œuvre, on a installé des panneaux solaires et entrepris la construction des enclos. On trouve sur la parcelle El Vallecillo un ouvrage de retenue d’eau destiné au bétail. En mars 2015, avec les ressources investies par l’éleveur, on a commencé à creuser un puits pour alimenter en eau 80 % de la superficie de la ferme. Malheureusement, après avoir creusé jusqu’à plus de 120 mètres, on n’avait toujours pas trouvé d’eau, et l’ouvrage de retenue était asséché. De plus, on n’a pas pu utiliser les broussailles présentes sur l’exploitation El Vallecillo.

Pour ces raisons, le projet et le bétail ont dû être transférés à un autre site —la parcelle El 70— où l’on trouve de l’eau. On ne fera pas paître le bétail dans la parcelle El Vallecillo avant qu’on ait stocké de l’eau dans l’ouvrage de retenue ou qu’on puisse pomper de l’eau de l’autre puits qu’on a commencé à creuser après s’être rendu compte qu’on ne pourrait tirer de l’eau du premier. Les enclos aménagés, qui font environ 400 hectares chacun, ont reçu le bétail en pacage durant une période de 7 à 14 jours. Par ailleurs, on a installé des abreuvoirs pour les bêtes. En vertu du plan établi, on réduira progressivement la taille des enclos en déplaçant des clôtures portatives achetées grâce à des fonds de la CCE.

Ferme d’élevage San Luis

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage San Luis
Pays Mexique
Région Municipalité de Villa Ahumada, État de Chihuahua
Type de prairie Pâturages touffus ouverts et pâturages halophytes
Nbre de têtes de bétail 450
Hectares 7 500
Langue Espagnol
Date de modification Août 2015

La ferme d’élevage San Luis participe à un projet de collaboration visant la conservation des pâturages, lequel a été élaboré par la Commission de coopération environnementale (CCE) et les organismes sans but lucratif Rocky Mountain Bird Observatory et IMC Vida Silvestre. La ferme reçoit le soutien financier de la CCE, du programme de mise en application de la Neotropical Migratory Bird Act (Loi sur les oiseaux migrateurs néotropicaux), du US Fish and Wildlife Service (Service des pêches et de la faune des États-Unis) et de la Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas (Commission nationale des aires protégées) du Mexique. Les mesures prises dans le cadre du projet étaient centrées sur l’amélioration de l’habitat et de la structure paysagère dans les pâturages.

Située dans la région des vallées centrales de l’État de Chihuahua, où l’on trouve les dernières vallées sans terres cultivées de ce dernier, la ferme d’élevage San Luis s’adonne à l’élevage comme principale activité. On y élève 450 têtes de bétail réparties en différents troupeaux, dont un formé d’animaux de race Red Angus enregistrés et un autre composé de bovins commerciaux. Outre l’élevage, la ferme a également comme activité la culture du noyer (arbre de la noix de pacane) sur un terrain de 100 hectares.

Le propriétaire de la ferme, Luis Enrique Terrazas, vient d’une famille qui s’adonne à l’élevage depuis plus de 100 ans. Enthousiaste et très actif, l’éleveur se démarque par un style de gestion qui favorise l’intégration de son personnel, car il accorde une attention particulière au bien-être du contremaître et des vachers de son exploitation, ainsi que de leurs familles respectives.Pour lui, la priorité réside dans la conservation des pâturages. De façon générale, on peut dire que son bétail est en bon état physique, mais M. Terrazas tire une fierté particulière de la faune présente sur sa propriété.

L’endroit où se trouve la ferme San Luis, qui se trouve dans une zone d’importance internationale en matière de conservation des prairies, sert de lieu d’hivernage à la majeure partie des oiseaux de prairie d’intérêt commun de la région, par exemple le plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus), le pipit de Sprague (Anthus spragueii), le bruant de Baird (Ammodramus bairdii) et le bruant sauterelle (Ammodramus savannarum). Le site sert d’habitat aux derniers troupeaux d’antilocapres (Antilocapra americana mexicana), mais c’est également un habitat potentiel pour le faucon à ventre noir (Falco femoralis) et l’aigle royal (Aquila chrysaetos).

Trois principales menaces écologiques pèsent sur les pâturages de la ferme d’élevage San Luis : 1) l’envahissement par une espèce d’éragrostide (Lehmann Lovegrass); 2) le manque d’espèces indigènes vivaces de graminées touffues; 3) la expansión invasiva de mezquite. Ces trois facteurs affectent l’industrie de l’élevage, car ils donnent lieu à du fourrage de piètre qualité et à une fragmentation de l’habitat d’espèces fauniques indigènes. La faible abondance de graminées indigènes vivaces de graminées empêche bien des oiseaux de prairie de satisfaire leurs besoins nutritionnels en hiver, et l’expansion des populations de mesquite fragmente le corridor de passage et de fuite de l’antilocapre.

La gestion mise en œuvre fait appel au pâturage en rotation et vise deux troupeaux de bétail répartis dans 11 enclos. À l’heure actuelle, la capacité de charge est de 16 hectares par unité animale (ha/UA), mais grâce aux mesures adoptées, la couverture végétale se compose maintenant à 65 % de pâturages. De plus, il y a toujours du fourrage disponible, ce qui permet de réduire au minimum les suppléments alimentaires utilisés pour nourrir le bétail.

Au chapitre des mesures directes de gestion qui ont été mises en œuvre, mentionnons qu’on a installé des rampes de fuite dans les bassins d’eau, de façon à empêcher que les oiseaux s’y noient, ainsi que des nids artificiels pour le faucon à ventre noir. On a également réaménagé les enclos pour faciliter le passage des antilocapres, et pris des mesures de gestion dans le but de réduire de 80 %, par des moyens mécaniques, la population de mesquite, cette espèce arbustive, sur 168 hectares.

En exerçant un contrôle sur la population de mesquite, on veut relier entre eux les pâturages ouverts afin d’agrandir l’habitat des oiseaux de prairie tels que l’aigle royal, le faucon à ventre noir et la buse de Swainson, ainsi que de créer des corridors pour l’antilocapre. Il est à noter que le déboisement des formations de mesquites favorise la rétention de l’eau de pluie et la croissance d’herbes et de broussailles dont la présence est bénéfique.

Ferme d’élevage South 7

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation South 7 Ranches
Pays Canada
Région Barrhead, Alberta
Type de prairie Prairie mixte
Nbre de têtes de bétail 600 paires vache-veau et exploitation de pâturage à forfait visant 1 000 bovins d’un an
Hectares 1 619
Langue Anglais
Date de modification Août 2015

Propriétaires de la ferme d’élevage South 7 depuis sept ans, Chad et Stacey Meunier oeuvrent dans le domaine agricole depuis 20 ans. Stacey Meunier a étudié par deux fois à l’école d’élevage commercial Ranching for Profit School, et la ferme familiale a été gérée selon les principes de gestion holistique. Mme Meunier possède un diplôme en gestion agricole de l’Université de l’Alberta, et M. Meunier est diplômé du Olds College. Les deux travaillent également à l’extérieur de leur exploitation, à la ferme Paul Meunier and Sons, où ils font vêler 3 000 vaches et s’occupent d’un parc d’engraissement. Ils ont donc une vaste expérience de l’élevage bovin. Stacey et Chad Meunier ont participé à quelques projets pilotes réalisés par l’industrie et visant la mise en œuvre de pratiques de gestion bénéfiques, dans les domaines de la traçabilité et de la gestion de données.

La ferme South 7 combine l’élevage de 600 paires vache-veau avec une exploitation de pâturage à forfait visant  1 000 bovins d’un an. Elle se trouve au sud de Lisburn, en Alberta, dans le comté de Lac Ste. Anne County. Entièrement convertie en parcours naturels permanents, la propriété compte environ 4 000 acres (1 617 hectares) de terres cédées ou louées.

À mesure que l’exploitation prend de l’expansion, on opère des changements dans la gestion de la ferme. Par exemple, on a clôturé les zones riveraines et installé des systèmes de vidange de l’eau ainsi que de nombreuses clôtures transversales. Des pratiques de gestion intensive des pâturages ont été mises en oeuvre, et le pâturage sur balles constitue la seule méthode employée pour l’alimentation du bétail en hiver, cette pratique visant le rétablissement du sol. En outre, les pâturages ont été clôturés afin de les séparer les uns des autres en fonction de leur topographie et de leur type de sol, de façonà les gérer de la manière la mieux adaptée. La majeure partie du terrain que les Meunier ont louée avait fait auparavant l’objet d’une gestion classique fondée sur le pâturage continu.

Des trois quarts de section (chacun représentant 480 acres ou 194 hectares) du terrain de la ferme South 7 seront surveillés à long terme, une surveillance basée sur les données recueillies en 2014.On a sélectionné deux sites dans chaque trois quarts de section afin d’évaluer la santé des pâturages en inventoriant et analysant la diversité des espèces végétales de la propriété en général et des sites particuliers, de même qu’en évaluant le pourcentage de tapis végétal et d’espèces d’herbes envahissantes. On a utilisé les méthodes d’évaluation des terres de Land EKGTM (voir : <www.landekg.com/>) afin d’élaborer les inventaires, et consigné des descriptions générales des sites. Des photos ont été prises à partir de nombreux points photographiques sur chacun des six sites, et des points de référence permanents ont été établis. De plus, les coordonnées GPS ont été enregistrées, de façon à ce qu’on puisse reconnaître les endroits par la suite. Par ailleurs, on a échantillonné l’eau des étangs-réservoirs et prélevé des échantillons de sol et des brins d’herbes fourragères afin de vérifier la productivité et la qualité du fourrage. En outre,une cage d’exclusion de pâturagede 16 pieds sur 16 pieds (4,9 m sur 4,9 m) sera installée sur le site pour la surveillance à long terme. Par ailleurs, le propriétaire a surveillé le broutage durant tout l’été 2014 et continuera de le faire à l’avenir.

Enfin, un système d’abreuvement hors site a été installé à l’automne 2014. En 205, le terrain n’a pas été brouté pendant les mois d’hiver, et la croissance végétale du printemps a été  très lente en raison des températures froides et du manque de précipitations, alors le bétail n’a pas encore été rentré. Le broutage fera l’objet d’un suivi quand la croissance sera suffisante, et on prélèvera périodiquement des échantillons d’eau pendant la période de végétation.

FERME D’ÉLEVAGE Z-BAR

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Z-Bar Ranch LLC
Pays États-Unis
Région Comté de Barber, Kansas
Type de prairie Prairie indigène mixte d’herbes hautes et d’armoise
Nbre de têtes de bison 2 000
Hectares 17 190
Langue Anglais
Date de modification Août 2016

Ce projet visait à améliorer l’état des parcours naturels du bétail, à gérer la répartition des périodes de broutage, à lutter contre les arbres envahissants, à améliorer la gestion des terres humides et à améliorer l’habitat des espèces sauvages aquatiques et dépendantes des prairies. Il couvrait 1 230 hectares de hauts-plateaux et 24 hectares de terres humides dans la région des « Red Hills », dans le sud-ouest du Kansas.

La ferme d’élevage Z-Bar est une ferme en exploitation de 17 190 hectares, où l’on cultive de l’herbe principalement destinée à être broutée par les bisons qu’on y élève. En outre, la chasse commerciale du cerf de Virginie, du dindon et des oiseaux des hauts-plateaux est gérée sur les terres de la ferme. Celle-ci imite des régimes de pâturage passés en appliquant une stratégie qui permet de mettre en jachère dans une proportion de 80 % les graminées de saison chaude durant la période de végétation et de fournir suffisamment de fourrage résiduel pour que les animaux hivernent sans avoir besoin de foin. Actuellement, la ferme pratique le pâturage en rotation – un groupe a effectué une rotation sur 16 pâturages pendant la période de végétation. On recourt aussi au brûlage par placette afin d’influer sur la répartition des brouteurs au sein des pâturages, et d’améliorer l’habitat indigène des prairies en créant une mosaïque de zones de pâturage de masse et de pâturage à faible fréquence, ce qui diversifie la structure et la composition des plantes. Dans plusieurs zones riveraines, on trouve des clôtures d’exclusion permettant de contrôler le pâturage, ce qui permet de protéger les fonctions des bassins hydrographiques et de préserver l’habitat des espèces sauvages. Autre exemple de la priorité qu’accorde la ferme à la conservation des parcours naturels : la remise en état de 1 000 hectares de terres cultivées, qui existaient lors de l’achat de la ferme, et sont redevenues des surfaces en herbes indigènes. En outre, la ferme restaure et préserve les prairies indigènes en luttant contre les espèces envahissantes, comme le genévrier de Virginie, le margousier, le tamaris, le brome du Japon, le chardon penché et d’autres espèces introduites.

 

Les problèmes de ressources examinés dans le cadre de ce projet sont liés à la gestion du pâturage, à l’amélioration des terres humides et à l’empiétement des arbres envahissants sur les sites écologiques des prairies indigènes. On a installé des puits solaires (1 600 watts) pour alimenter un nouveau système d’abreuvement du bétail et bonifier une parcelle de sol humide de 24 hectares. Ces installations supplémentaires visent à appuyer une gestion axée sur le broutage contrôlé, laquelle améliorera l’utilisation du fourrage, assurera des périodes de repos et de rétablissement pour les parcours naturels, fournira du combustible pour les brûlages dirigés, améliorera l’habitat des oiseaux de prairies et fournira une aire pour la gestion du chien des prairies. L’installation du nouveau réservoir à eau permettra une intensification du broutage au sein des colonies de chiens de prairie et sur les terrains adjacents, ce qui favorisera la santé et l’expansion de ces colonies. En l’absence de broutage ou de fauchage, l’empiétement des herbes hautes va réduire la taille des colonies et amplifier la prédation. Les bisons brouteront de façon sélective sur les terres des colonies de chiens de prairie si on y trouve de l’eau. L’intégration de la gestion des colonies au broutage du bétail va profiter à de nombreuses espèces liées aux chiens de prairie, qui est une espèce clé. Plus de 130 espèces tirent profit de la présence de ces colonies de chiens de prairie (plusieurs s’en nourrissent, d’autres utilisent les terriers du rongeur comme d’un abri, certains végétaux voient leur croissance stimulée, par suite du travail d’aération du sol par les chiens de prairie), et certaines espèces en dépendent fortement, comme la chevêche des terriers.

Par ailleurs, les puits solaires assureront un surplus d’eau qui permettra d’alimenter une terre humide, ce qui favorisera la culture de plantes en sol humide et profitera à l’habitat d’alimentation des oiseaux. Une digue et une structure indépendante de contrôle de l’eau permettent de procéder à des inondations et à des rabattements de nappe contrôlés afin de gérer les terres humides. La zone de terres humides crée des aires de repos et un habitat de reproduction pour les oiseaux de rivage, les échassiers et la sauvagine dans le goulot d’étranglement de leur parcours migratoire central. On prévoit que les oiseaux utiliseront beaucoup les terres humides visées par le projet, en raison de leur proximité avec des milieux humides déclarés zones d’importance internationale aux termes de la Convention de Ramsar et des sites appartenant au Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental. Le site en question se trouve au centre du couloir migratoire des grues blanches, lesquelles constituent la dernière population d’oiseaux sauvages qui voyage entre ses zones de reproduction du Canada et ses territoires d’hivernage, le long des côtes du golfe du Mexique. De plus, de nombreux oiseaux se reproduisant dans l’Arctique, comme le bécasseau semipalmé, le bécasseau de Baird, le bécasseau roussâtre, le bécasseau à échasses et de nombreux autres, dépendent de cette région.

Comme c’est le cas des autres fermes d’élevage de cette région du Kansas, les prairies sur lesquelles se trouve la ferme Z Bar sont envahies par certains arbres, en particulier le genévrier de Virginie. Ces arbres nuisent à la production de fourrage, aux eaux souterraines et à l’habitat des espèces sauvages, et multiplient les risques de catastrophes liées aux feux de friches. Dans le cadre de ce projet, la ferme Z Bar procédera à des brûlages dirigés afin d’enrayer l’empiétement de ces arbres.

Eva et Keith Yearout, qui exploitent la ferme d’élevage Z-Bar, agissent sur leurs terres, mais ont également une incidence dans les environs – comtés, États et secteurs couvrant plusieurs États. Ils font partie de l’équipe dirigeante de la Gyp Hills Prescribe Burn Association (GH PBA, Association pour le brûlage dirigée de la région des Gyp Hills). En fait, Eva est présidente de l’Association; à ce titre, elle dirige les efforts de la PBA et les coordonne avec ceux des éleveurs locaux. Elle préside aussi la Kansas PBA. L’Association a fourni de l’équipement et supervisé les activités de brûlage dirigé sur des terres locales afin de lutter contre l’invasion du genévrier de Virginie. Les Yearout font également de la coordination avec les PBA des États voisins, en particulier dans le cadre de l’Alliance of Prescribed Burning Associations (Alliance des associations spécialistes du brûlage dirigé), qui couvre quatre États : Kansas, Nebraska, Oklahoma et Texas. En outre, les Yearout organisent des activités de sensibilisation et d’éducation dans leur exploitation.

Les partenaires suivants participent à ce projet : la Kansas Grazing Lands Coalition (KGLC, Coalition des pâturages du Kansas), la CCE, le Kansas Prescribed Fire Council (Conseil du Kansas pour le brûlage dirigé), la GH PBA, Z-Bar Ranch LLC, le Natural Resources Conservation Service (NRCS, Service de conservation des ressources naturelles), Ducks Unlimited (DU) et l’organisme Partners for Fish and Wildlife (Partenariat pour les ressources halieutiques et fauniques) du U.S. Fish and Wildlife Service (USFW, Service des pêches et de la faune des États-Unis).

Z-Bar Ranch LLC

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Z-Bar Ranch LLC
Pays États-Unis
Région Comté de Barber, Kansas
Type de prairie Prairie indigène mixte d’herbes hautes et d’armoise
Nbre de têtes de bétail 2 000
Hectares 17 190
Langue Anglais
Date de modification Mai 2015

La ferme d’élevage Z-Bar se trouve dans les hauts-plateaux du sud-ouest américain, dans l’écorégion de Cimarron Breaks, au sein des grandes plaines d’Amérique du Nord, dans le secteur de la chaîne de montagnes du sud-ouest du Kansas appelée « Red Hills ». Dans cette exploitation, on cultive de l’herbe principalement destinée à être broutée par les bisons qu’on y élève, et on y imite le régime traditionnel de pâturage de nettoyage (ou pâturage de masse) à faible fréquence, mais en faisant appel à une gestion du broutage fondée sur le pâturage en rotation et le brûlage par placette. Des pratiques de gestion bénéfiques ont été mises en oeuvre dans le cadre du projet, qui vise 1 254 hectares. On a entre autres installé des puits solaires (1 600 watts) pour alimenter un système d’abreuvement du bétail et bonifier une parcelle de sol humide de 24 hectares. Le projet prévoyait également des brûlages dirigés destinés à exercer un contrôle, dans la prairie indigène, sur des essences d’arbre envahissantes, de même qu’à gérer la répartition des périodes de broutage, à optimiser l’utilisation du fourrage et à intensifier le cycle nutritif.

Trois puits solaires ont été donc été aménagés pour alimenter un abreuvoir à bétail ou apporter l’eau jusqu’à un milieu humide. Ces installations supplémentaires visent à appuyer une gestion axée sur le broutage contrôlé, laquelle améliorera l’utilisation du fourrage, assurera des périodes de repos et de rétablissement pour les parcours naturels, fournira du combustible pour les brûlages dirigés, améliorera l’habitat des oiseaux de prairies et fournira une aire pour la gestion du chien des prairies. L’intensification du broutage au sein de l’habitat des colonies de chiens des prairies et sur les terrains adjacents favorisera l’expansion de ceux-ci ainsi que leur santé. Par ailleurs, les puits solaires assureront un surplus d’eau qui permettra d’alimenter une terre humide dans le bras mort d’un ancien cours d’eau afin d’assurer une aire de repos et un habitat de reproduction pour les oiseaux de rivage migrateurs, les échassiers et la sauvagine. Le site en question se trouve dans le corridor de migration de grues blanches qui font la navette entre le Canada et la côte du golfe du Mexique. On prévoit que les oiseaux utiliseront beaucoup l’endroit en raison de sa proximité avec des milieux humides déclarés zone d’importance internationale aux termes de la Convention de Ramsar et des sites appartenant au Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental.

Les gestionnaires de la ferme mettent en œuvre des programmes de vulgarisation et d’éducation et apportent leur soutien aux associations de brûlage dirigé. Les partenaires du projet sont la Commission de coopération environnementale de l’Amérique du Nord, la Kansas Grazing Lands Coalition (Coalition pour les pâturages du Kansas), le coordonnateur du secteur sud-ouest du Kansas Prescribed Fire Council (Conseil du Kansas pour le brûlage dirigé), la Gyp Hills Prescribed Burn Association (Association pour le brûlage dirigé de la région de Gyp Hills), la ferme Z-Bar de la société Turner Enterprises Inc., ainsi que le Natural Resources Conservation Service (Service de conservation des ressources naturelles) du ministère de l’Agriculture des États-Unis, l’organisme Ducks Unlimited (pendant américain de Canards illimités Canada) et les entités partenaires dans le cadre du programme Partners for Fish and Wildlife (Partenariat pour les ressources halieutiques et fauniques) du US Fish and Wildlife Service (USFW, Service des pêches et de la faune des États-Unis).