FERME D’ÉLEVAGE Z-BAR

Comté de Barber, Kansas

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Z-Bar Ranch LLC
Pays États-Unis
Région Comté de Barber, Kansas
Type de prairie Prairie indigène mixte d’herbes hautes et d’armoise
Nbre de têtes de bison 2 000
Hectares 17 190
Langue Anglais
Date de modification Août 2016

Ce projet visait à améliorer l’état des parcours naturels du bétail, à gérer la répartition des périodes de broutage, à lutter contre les arbres envahissants, à améliorer la gestion des terres humides et à améliorer l’habitat des espèces sauvages aquatiques et dépendantes des prairies. Il couvrait 1 230 hectares de hauts-plateaux et 24 hectares de terres humides dans la région des « Red Hills », dans le sud-ouest du Kansas.

La ferme d’élevage Z-Bar est une ferme en exploitation de 17 190 hectares, où l’on cultive de l’herbe principalement destinée à être broutée par les bisons qu’on y élève. En outre, la chasse commerciale du cerf de Virginie, du dindon et des oiseaux des hauts-plateaux est gérée sur les terres de la ferme. Celle-ci imite des régimes de pâturage passés en appliquant une stratégie qui permet de mettre en jachère dans une proportion de 80 % les graminées de saison chaude durant la période de végétation et de fournir suffisamment de fourrage résiduel pour que les animaux hivernent sans avoir besoin de foin. Actuellement, la ferme pratique le pâturage en rotation – un groupe a effectué une rotation sur 16 pâturages pendant la période de végétation. On recourt aussi au brûlage par placette afin d’influer sur la répartition des brouteurs au sein des pâturages, et d’améliorer l’habitat indigène des prairies en créant une mosaïque de zones de pâturage de masse et de pâturage à faible fréquence, ce qui diversifie la structure et la composition des plantes. Dans plusieurs zones riveraines, on trouve des clôtures d’exclusion permettant de contrôler le pâturage, ce qui permet de protéger les fonctions des bassins hydrographiques et de préserver l’habitat des espèces sauvages. Autre exemple de la priorité qu’accorde la ferme à la conservation des parcours naturels : la remise en état de 1 000 hectares de terres cultivées, qui existaient lors de l’achat de la ferme, et sont redevenues des surfaces en herbes indigènes. En outre, la ferme restaure et préserve les prairies indigènes en luttant contre les espèces envahissantes, comme le genévrier de Virginie, le margousier, le tamaris, le brome du Japon, le chardon penché et d’autres espèces introduites.

 

Les problèmes de ressources examinés dans le cadre de ce projet sont liés à la gestion du pâturage, à l’amélioration des terres humides et à l’empiétement des arbres envahissants sur les sites écologiques des prairies indigènes. On a installé des puits solaires (1 600 watts) pour alimenter un nouveau système d’abreuvement du bétail et bonifier une parcelle de sol humide de 24 hectares. Ces installations supplémentaires visent à appuyer une gestion axée sur le broutage contrôlé, laquelle améliorera l’utilisation du fourrage, assurera des périodes de repos et de rétablissement pour les parcours naturels, fournira du combustible pour les brûlages dirigés, améliorera l’habitat des oiseaux de prairies et fournira une aire pour la gestion du chien des prairies. L’installation du nouveau réservoir à eau permettra une intensification du broutage au sein des colonies de chiens de prairie et sur les terrains adjacents, ce qui favorisera la santé et l’expansion de ces colonies. En l’absence de broutage ou de fauchage, l’empiétement des herbes hautes va réduire la taille des colonies et amplifier la prédation. Les bisons brouteront de façon sélective sur les terres des colonies de chiens de prairie si on y trouve de l’eau. L’intégration de la gestion des colonies au broutage du bétail va profiter à de nombreuses espèces liées aux chiens de prairie, qui est une espèce clé. Plus de 130 espèces tirent profit de la présence de ces colonies de chiens de prairie (plusieurs s’en nourrissent, d’autres utilisent les terriers du rongeur comme d’un abri, certains végétaux voient leur croissance stimulée, par suite du travail d’aération du sol par les chiens de prairie), et certaines espèces en dépendent fortement, comme la chevêche des terriers.

Par ailleurs, les puits solaires assureront un surplus d’eau qui permettra d’alimenter une terre humide, ce qui favorisera la culture de plantes en sol humide et profitera à l’habitat d’alimentation des oiseaux. Une digue et une structure indépendante de contrôle de l’eau permettent de procéder à des inondations et à des rabattements de nappe contrôlés afin de gérer les terres humides. La zone de terres humides crée des aires de repos et un habitat de reproduction pour les oiseaux de rivage, les échassiers et la sauvagine dans le goulot d’étranglement de leur parcours migratoire central. On prévoit que les oiseaux utiliseront beaucoup les terres humides visées par le projet, en raison de leur proximité avec des milieux humides déclarés zones d’importance internationale aux termes de la Convention de Ramsar et des sites appartenant au Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental. Le site en question se trouve au centre du couloir migratoire des grues blanches, lesquelles constituent la dernière population d’oiseaux sauvages qui voyage entre ses zones de reproduction du Canada et ses territoires d’hivernage, le long des côtes du golfe du Mexique. De plus, de nombreux oiseaux se reproduisant dans l’Arctique, comme le bécasseau semipalmé, le bécasseau de Baird, le bécasseau roussâtre, le bécasseau à échasses et de nombreux autres, dépendent de cette région.

Comme c’est le cas des autres fermes d’élevage de cette région du Kansas, les prairies sur lesquelles se trouve la ferme Z Bar sont envahies par certains arbres, en particulier le genévrier de Virginie. Ces arbres nuisent à la production de fourrage, aux eaux souterraines et à l’habitat des espèces sauvages, et multiplient les risques de catastrophes liées aux feux de friches. Dans le cadre de ce projet, la ferme Z Bar procédera à des brûlages dirigés afin d’enrayer l’empiétement de ces arbres.

Eva et Keith Yearout, qui exploitent la ferme d’élevage Z-Bar, agissent sur leurs terres, mais ont également une incidence dans les environs – comtés, États et secteurs couvrant plusieurs États. Ils font partie de l’équipe dirigeante de la Gyp Hills Prescribe Burn Association (GH PBA, Association pour le brûlage dirigée de la région des Gyp Hills). En fait, Eva est présidente de l’Association; à ce titre, elle dirige les efforts de la PBA et les coordonne avec ceux des éleveurs locaux. Elle préside aussi la Kansas PBA. L’Association a fourni de l’équipement et supervisé les activités de brûlage dirigé sur des terres locales afin de lutter contre l’invasion du genévrier de Virginie. Les Yearout font également de la coordination avec les PBA des États voisins, en particulier dans le cadre de l’Alliance of Prescribed Burning Associations (Alliance des associations spécialistes du brûlage dirigé), qui couvre quatre États : Kansas, Nebraska, Oklahoma et Texas. En outre, les Yearout organisent des activités de sensibilisation et d’éducation dans leur exploitation.

Les partenaires suivants participent à ce projet : la Kansas Grazing Lands Coalition (KGLC, Coalition des pâturages du Kansas), la CCE, le Kansas Prescribed Fire Council (Conseil du Kansas pour le brûlage dirigé), la GH PBA, Z-Bar Ranch LLC, le Natural Resources Conservation Service (NRCS, Service de conservation des ressources naturelles), Ducks Unlimited (DU) et l’organisme Partners for Fish and Wildlife (Partenariat pour les ressources halieutiques et fauniques) du U.S. Fish and Wildlife Service (USFW, Service des pêches et de la faune des États-Unis).