Ferme d’élevage San Luis

Villa Ahumada, État de Chihuahua

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage San Luis
Pays Mexique
Région Municipalité de Villa Ahumada, État de Chihuahua
Type de prairie Pâturages touffus ouverts et pâturages halophytes
Nbre de têtes de bétail 450
Hectares 7 500
Langue Espagnol
Date de modification Août 2015

La ferme d’élevage San Luis participe à un projet de collaboration visant la conservation des pâturages, lequel a été élaboré par la Commission de coopération environnementale (CCE) et les organismes sans but lucratif Rocky Mountain Bird Observatory et IMC Vida Silvestre. La ferme reçoit le soutien financier de la CCE, du programme de mise en application de la Neotropical Migratory Bird Act (Loi sur les oiseaux migrateurs néotropicaux), du US Fish and Wildlife Service (Service des pêches et de la faune des États-Unis) et de la Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas (Commission nationale des aires protégées) du Mexique. Les mesures prises dans le cadre du projet étaient centrées sur l’amélioration de l’habitat et de la structure paysagère dans les pâturages.

Située dans la région des vallées centrales de l’État de Chihuahua, où l’on trouve les dernières vallées sans terres cultivées de ce dernier, la ferme d’élevage San Luis s’adonne à l’élevage comme principale activité. On y élève 450 têtes de bétail réparties en différents troupeaux, dont un formé d’animaux de race Red Angus enregistrés et un autre composé de bovins commerciaux. Outre l’élevage, la ferme a également comme activité la culture du noyer (arbre de la noix de pacane) sur un terrain de 100 hectares.

Le propriétaire de la ferme, Luis Enrique Terrazas, vient d’une famille qui s’adonne à l’élevage depuis plus de 100 ans. Enthousiaste et très actif, l’éleveur se démarque par un style de gestion qui favorise l’intégration de son personnel, car il accorde une attention particulière au bien-être du contremaître et des vachers de son exploitation, ainsi que de leurs familles respectives.Pour lui, la priorité réside dans la conservation des pâturages. De façon générale, on peut dire que son bétail est en bon état physique, mais M. Terrazas tire une fierté particulière de la faune présente sur sa propriété.

L’endroit où se trouve la ferme San Luis, qui se trouve dans une zone d’importance internationale en matière de conservation des prairies, sert de lieu d’hivernage à la majeure partie des oiseaux de prairie d’intérêt commun de la région, par exemple le plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus), le pipit de Sprague (Anthus spragueii), le bruant de Baird (Ammodramus bairdii) et le bruant sauterelle (Ammodramus savannarum). Le site sert d’habitat aux derniers troupeaux d’antilocapres (Antilocapra americana mexicana), mais c’est également un habitat potentiel pour le faucon à ventre noir (Falco femoralis) et l’aigle royal (Aquila chrysaetos).

Trois principales menaces écologiques pèsent sur les pâturages de la ferme d’élevage San Luis : 1) l’envahissement par une espèce d’éragrostide (Lehmann Lovegrass); 2) le manque d’espèces indigènes vivaces de graminées touffues; 3) la expansión invasiva de mezquite. Ces trois facteurs affectent l’industrie de l’élevage, car ils donnent lieu à du fourrage de piètre qualité et à une fragmentation de l’habitat d’espèces fauniques indigènes. La faible abondance de graminées indigènes vivaces de graminées empêche bien des oiseaux de prairie de satisfaire leurs besoins nutritionnels en hiver, et l’expansion des populations de mesquite fragmente le corridor de passage et de fuite de l’antilocapre.

La gestion mise en œuvre fait appel au pâturage en rotation et vise deux troupeaux de bétail répartis dans 11 enclos. À l’heure actuelle, la capacité de charge est de 16 hectares par unité animale (ha/UA), mais grâce aux mesures adoptées, la couverture végétale se compose maintenant à 65 % de pâturages. De plus, il y a toujours du fourrage disponible, ce qui permet de réduire au minimum les suppléments alimentaires utilisés pour nourrir le bétail.

Au chapitre des mesures directes de gestion qui ont été mises en œuvre, mentionnons qu’on a installé des rampes de fuite dans les bassins d’eau, de façon à empêcher que les oiseaux s’y noient, ainsi que des nids artificiels pour le faucon à ventre noir. On a également réaménagé les enclos pour faciliter le passage des antilocapres, et pris des mesures de gestion dans le but de réduire de 80 %, par des moyens mécaniques, la population de mesquite, cette espèce arbustive, sur 168 hectares.

En exerçant un contrôle sur la population de mesquite, on veut relier entre eux les pâturages ouverts afin d’agrandir l’habitat des oiseaux de prairie tels que l’aigle royal, le faucon à ventre noir et la buse de Swainson, ainsi que de créer des corridors pour l’antilocapre. Il est à noter que le déboisement des formations de mesquites favorise la rétention de l’eau de pluie et la croissance d’herbes et de broussailles dont la présence est bénéfique.